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Les comédies de Molière furent sources d’ambiguïtés et l’objet de maintes polémiques concernant le comique, dès leurs premières mises en scènes dans les théâtres de Paris. Molière s'exposait souvent à la critique, soit par la vulgarité du gros rire, soit par l'inexorabilité avec laquelle il se moquait même du dévot et de l'honnête homme. Au fur et à mesure des années où il faisait des efforts pour construire le comique du premier ordre, ses comédies sont devenues plus sérieuses au détriment du rire. En ce faisant, il fut coincé dans une impasse où il ne peut ni s'avancer vers la comédie classique, ni rester fidèle à la farce, source de ses comédies. Il n'est pas donc hasardeux qu'il s'achemine aux comédies-ballets où s'harmonisent sans difficulté l'euphorie et la dérision ou encore la satire des personnages ridicules après Le Misanthrope. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi George Dandin comme texte d'analyse, en considération de son équivoque et son tragique s'extravasant malgré la source farceuse du sujet. Cette pièce nous montre un nouveau chemin sur lequel Molière développera ses comédies-ballets en invitant les spectateurs aux festivités tout en portant un regard pointu sur la société. Notre étude a pour l'objet d'examiner comment Molière adoucit la douleur et l'amertume du personnage principal par truchement des intermèdes qui sont insérés entre les actes. Les intermèdes dans lesquels les bergers et les bergères viennent faire le récit du désespoir et du bonheur de l'amour, ne paraissent pas en corrélation avec le sujet du paysan malheureux de la comédie. Néanmoins, les deux trames se mêlent et se reflètent si bien que George Dandin ne parviendra pas à nous convaincre de ses malheurs, mais seulement de sa bêtise et de son ridicule. Molière déploie parallèlement les deux structures circulaires. Dandin décide, le matin, de prouver à ses beaux-parents la mauvaise conduite de sa femme. Et pourtant il reste toujours dans le monde déplorable et piètre après l'échec de persuader. D'acte en acte, il devient minable d'autant plus qu'il s'engloutit dans la colère et la tristesse à cause des filets qu'il a tendus lui-même. Il est une sorte de 'voleur volé'. Ce sera répété dès le lendemain, comme dit Angélique. Toutefois, à la fin du théâtre, les personnages finissent par s’amuser à une grande fête. Effectivement les intermèdes n'ont pas d'influence sur les personnages du théâtre, mais sur le public. Même l'annonce de se noyer dans l'eau par George Dandin n'est pas considérée comme une décision définitive, étant donné que le public connaît déjà bien le soulagement de l'angoisse causée par la mort prévue des bergers ou d'Angélique. À son tour, Dandin ne fait que regarder les gens danser et chanter, ne pouvant s'aller jeter dans l'eau la tête la première. Il n'y aurait pas de place pour George Dandin qui s'obstine au refus des plaisirs. Molière aboutira enfin, 2 ans après, au point culmunant de ses comédies-ballets avec le Bourgeois Gentilhomme dans lequel Jourdain prendra l'initiative pour organiser la fête. En acceptant d'être dupé volontairement, il joue un rôle principal pour le bonheur de tous les personnages. L'harmonie de la comédie, du ballet et de la musique va montrer un nouveau monde où s'arrangent beaucoup de problèmes et que tout le monde aboutit à la satisfaction.
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Molière, la comédie-ballet, George Dandin, le comique, la fête
