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Peire Cardenal, troubadour du XIIIe siècle, écrivait tantôt des poèmes religieux pleins de dévotion tantôt des poèmes anticléricales qui dénoncent l’église et le clergé. Ses attitudes ambiguës semblent avoir été influencées par les événements historiques et le contexte spirituel de l’époque : la Croisade contre les Albigeois, l’Inquisition, le Catharisme, l’Ordre Franciscain, etc. Nous voulons ainsi examiner la position religieuse du troubadour à travers de ses œuvres écrites tout au long de sa vie : d’abord sa poésie anticléricale, puis son hymne à la Vierge et sa prière à Dieu, et enfin ses sermons prêchant «la très haute pauvreté» de Saint François. Peire Cardenal s’attaquait souvent aux clercs puissants, aux prélats, à l’église où régnaient la vénalité, la simonie et le népotisme. Il a écrit vers 1216-1218 Je ferai un estribot, satire très vive contre les clercs et leurs déportements avec les femmes. Au moyen âge, cette satire était fréquante. Dans le cas de Peire Cardenal, les satires religieuses contiennent l’hostilité et le ressentiment envers l’église et le clergé qui ont causé la croisade albigeoise. Son poème(Ab votz d’angel, vers 1229), à l’époque de l’Inquisition, a produit une image très négative des moines de l’ordre dominicain auquel apprtenaient les inquisiteurs. Les dominicains ont été dépeints comme pleins de gourmandise, de cupidité et de luxure. Avant ou peu après, le troubadour a chanté l’hymne à la Vierge(Vera vergena, María, vers 1220-1230) et la prière à Dieu(Un sieventes novel vueill comensar, vers 1232). Ces poèmes remplis de piété semblent être liés au Catharisme. Mais il sera difficile de dire qu’il est un hérétique, parce que sa poésie montre toujours sa sincère et profonde dévotion à Dieu. Pour lui, le catholicisme et le catharisme auraient été considérés comme la même religion servant le même Dieu. Après la mort de Raimond Ⅶ (1249), Peire Cardenal, quittant la terre Toulousaine, s’est rendu d’abord à Marseille puis à Montpellier pour trouver des mésènes. Pendant cette époque, il a créé des poèmes qui semblaient avoir été profondément influencés par «la très haute pauvreté» de saint François. Le troubadour a prêché que l’homme était purifié et même sanctifié dans sa pauvreté. Il y a une grande similitude entre sa poésie et les enseignements du saint François. D’après Charles Camproux, il est possible que le troubadour ait connu les idées des «Spirituels» de l’ordre franciscain qui, en revendiquant la pauvreté radicale, seraient condamnés et déclarés hérétiques au XIVe siècle. Peire Cardenal était pieux et croyant. Mais il semble que ses pensées sur la religion étaient différentes de l’orthodoxie catholique. Il s’est opposé à la croisade albigeoise et au procès de l’Inquisition. Si le clergé était corrompu, il est devenu sa cible. Il a respecté l’autorité de Dieu, pas celle de l’Eglise. Il a parlé directement à Dieu, lui demandant le salut et la justice selon la logique. Cette attitude peut être interprétée comme une tendance à la réforme catholique plutôt qu’à l’hérésie. On pourrait ainsi dire qu’il a maintenu une position réformiste dans la religion catholique.