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FIaubert débute en plein romantisme. Il affirme être “né lyrique” et choisit d'écrire en prose, de prôner l'impersonnalité. On s'accorde à voir dans ses débuts littéraires les marques d'un lyrisme romantique. Pour ce qui concerne les oeuvres de la maturité, on se débarrasse de la question en considérant que Flaubert s'est mué en un écrivain impersonnel. Cependant, il n'a jamais abandonné le lyrisme, il n'a fait que le transformer pour le modeler aux exigences de son temps et de son moi. Le lyrisme ne cesse pas avec Madame Bovary. Les principaux thèmes lyriques sont présents dans le roman. Alors, tous les thèmes lyriques y sont traités sur le mode déceptif ou ridicule. Car l'auteur exerce l'ironie à l'encontre des clichés de la littérature romantique; son ironie vise surtout Emma et ses rêves romantiques. Et la première Tentation de saint Antoine est aussi lyrique, parce qu'elle présente les affres d'une subjectivité en crise; comme il a confessé, en l'écrivant Flaubert avait été lui-même saint Antoine et il l'avait oublié; par conséquent, le lyrisme a été manifesté sans réserve dans l'oeuvre. A cause de l'échec de cette dernière, il choisit l'impersonnalité, -“nul lyrisme, pas de réflexions, personnalité de l'auteur absente”- comme principe d'écriture. Il s'observait lui-même avec tant de maîtrise que, sans verser dans le lyrisme, il a pu tirer de ses propres émotions les éléments lyriques de Madame Bovary. Au cours de son voyage en Orient, Flaubert est frappé par l'unité des contrastes, par la tension dynamique entre opposition et hamonie, “cette harmonie de choses disparates”. Dès lors il essaie de faire la synthèse des choses contraires; ses romans montrent la coexistence dynamique des deux formes. Selon lui, un livre doit faire un tout d'une foule de choses disparates, tenir ensemble les contraires. D'ailleurs l'ironie lui donne le moyen de s'effacer de l'oeuvre pour trouver un autre mode de présence; donc elle n'est pas séparable de l'impersonnalité. Au lieu d'abandonner le lyrisme, Flaubert s'est efforcé d'en maîtriser les excès pour créer une forme qui lui garantisse l'impersonnalité. Il crée une forme romanesque qui correspond aux exigences du lyrisme et de l'impersonnalité. Pour preuve, c'est bien une interrogation identitaire que Flaubert donne à lire dans ses textes. Que l'on pense à la laborieuse rédaction de Madame Bovary et aux trois versions de La Tentation de saint Antoine. Autant dire que son travail de correction et de réécriture est bien travail de refondation et d'interrogation sur le moi et l'écriture.