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Dans l'histoire de la sculpture moderne, il est indéniable qu'Archipenko fut, d'une manière plus passionnante que Brancusi et Duchamp-Villon, le principal chef de file de la sculpture d'avant-garde, qui personnifiait alors l'audace révolutionnaire et la rupture avec les valeurs traditionnelles. Apollinaire, porte-parole du cubisme comme une nouvelle esthétique de son époque et témoin du développement de cette tendance, perçoit l'importance de la conception plutôt que la perception. Sa vision trempée par la curiosité est tournée vers une nouveauté et son origine. Il a vu, dans l'esthétique cubiste, comment la sensation visuelle est transformée en une autre étape, et attribue de l'importance à la force de l'esprit jamais soumise à la nature. Son point de vue, déjà cubiste,s'avance à la recherche des caractères intrinsèques de la peinture : la couleur ou ses combinaisons harmonieuses. Dans cette volonté; il proclame l'orphisme, et, en même temps, commence à réfléchir, au courant de 1913, sur ce qu'est l'état actuel la sculpture et sa possibilitéde la dégager de la nature optique. Pour ce nouvel intérêt, le poète a découvert le sculpteur russe,dont l'orientation artistique se développe dans une autre valeur que traditionnelle, sans aucune apparence de la manière de Rodin. Il tient Archipenko pour un créateur d'avant-garde dans la sculpture, comme Picasso da,s la peinture et lui-même dans la poésie. Apollinaire a apprécié les caractères modernes de la sculpture chez Archipenko dans une liaison des grands sculpteurs de diverses tendances, mais qui, exceptionnellement, n'oublie pas l'importance de la contemporanéité, comme un artiste du passé, du présent, de l'avenir. Archipenko apprend au poète la possibilité de la sculpture moderne, en revendiquant audacieusement les principes révolutionnaires cubistes dans ses oeuvres. Dans ses écrits sur Archipenko, le poète ne donne pas d'analyses claires, mais, toujours dans le ton poétique et métaphysique, il annonce son talent pour le destin de la sculpture et admire ses recherches personnelles sans limites. En précisant ses affinités avec des tendances soit antiques soit primitives, le poète tient compte des caractère moderne : les mathématiques de la proportion, la forme transfigurée par la conception, la synthèse architecturale des divers genres pour la construction sculpturale, l'utilisation des matières inusités, la composition abstraite, etc. Apolliniare voit la qualité dérivée de la perception banale et une aptitude pour une autre réalité ‘surnaturelle’, qui crée une autre religion ‘surperstitieuse’. Il est certain qu'à ses yeux, le sculpteur est un dieu de la sculpture, comme le Dieu qui crée l'homme à son image.