초록 열기/닫기 버튼
L’Histoire de la littérature de Lanson, alpha et oméga des études littéraires pendant la première moitié du XXe siècle, a été férocement attaquée par la nouvelle critique des années 1960, au point que la raison d’être même de l’Histoire de la littérature fut remise en cause. C’est à partir des années 1990 que les études d’histoire littéraire, armées de nouvelles méthodes critiques, se mettent à jour. Notre article vise à montrer les tendances de l’histoire de la littérature française, en particulier de celle du XIXe siècle, après les années 1990, pour servir de référence à l’histoire de la littérature française qui va être rédigée en Corée, dont la nécessité se fait fortement sentir. Un des points les plus critiqués de l’histoire littéraire lansonienne est la périodisation en siècles, c’est-à-dire le découpage temporel, qui n’a rien à voir avec l’historicité des phénomènes littéraires ni avec l’histoire politico-sociale. La notion de “génération” ou d’ “institution littéraire” a été proposée pour résoudre le problème, mais cette nouvelle référence n’est qu’un palliatif aux difficultés : aujourd’hui la plupart des historiens de la littérature adoptent la périodisation en siècles. Par contre, les repères du découpage en siècles ne s’effectuent pas seulement, comme dans la tradition lansonienne, d’après les courants littéraires, mais en fonction des thèmes, des genres, de l’évolution de l’écriture etc. Tandis que le découpage par siècle demeure toujours un pis-aller, le repère de la classification des “grands auteurs” et des chefs-d’œuvres perd son monopole : Lanson, prenant l’histoire littéraire pour la somme des “canons” et le travail des historiens littéraires pour l’évaluation de ses créatures, a fait l’histoire de la littérature en réunissant les études des chefs-d’œuvres de manière chronologique. Les histoires de la littérature publiées après des années 1990 dépassent l’accumulation des études des Grands : des repères comme auteurs, courants littéraires, thèmes, genres et d'autres sont adoptés. Cette variété relative des références classificatoires permet d’annuler la hiérarchisation des oeuvres. L’histoire littéraire d’aujourd’hui annule aussi la frontière entre France et étranger, “vraie” et “fausse” littérature, production et réception. Elle fait des efforts, peut-être insuffisants mais indéniables, pour que l’horizon de l’histoire de la littérature française s’élargisse jusqu’à l’histoire littéraire de l’Europe et même du monde entier. Une autre ouverture s’effectue d’une part vers la paralittérature, longtemps exclue de la république des lettres, et d’autre part vers de nouveaux domaines : les écrits personnels et le statut des écrivains. L’histoire littéraire récente ne néglige plus les contextes culturels des textes littéraires : elle essaie d’expliquer la relation interdisciplinaire et inter-artistique. Elle manifeste aussi de l’intérêt pour les revues, journaux, éditions qui sont les intermédiaires de la production et de la réception littéraires.
L’Histoire de la littérature de Lanson, alpha et oméga des études littéraires pendant la première moitié du XXe siècle, a été férocement attaquée par la nouvelle critique des années 1960, au point que la raison d’être même de l’Histoire de la littérature fut remise en cause. C’est à partir des années 1990 que les études d’histoire littéraire, armées de nouvelles méthodes critiques, se mettent à jour. Notre article vise à montrer les tendances de l’histoire de la littérature française, en particulier de celle du XIXe siècle, après les années 1990, pour servir de référence à l’histoire de la littérature française qui va être rédigée en Corée, dont la nécessité se fait fortement sentir. Un des points les plus critiqués de l’histoire littéraire lansonienne est la périodisation en siècles, c’est-à-dire le découpage temporel, qui n’a rien à voir avec l’historicité des phénomènes littéraires ni avec l’histoire politico-sociale. La notion de “génération” ou d’ “institution littéraire” a été proposée pour résoudre le problème, mais cette nouvelle référence n’est qu’un palliatif aux difficultés : aujourd’hui la plupart des historiens de la littérature adoptent la périodisation en siècles. Par contre, les repères du découpage en siècles ne s’effectuent pas seulement, comme dans la tradition lansonienne, d’après les courants littéraires, mais en fonction des thèmes, des genres, de l’évolution de l’écriture etc. Tandis que le découpage par siècle demeure toujours un pis-aller, le repère de la classification des “grands auteurs” et des chefs-d’œuvres perd son monopole : Lanson, prenant l’histoire littéraire pour la somme des “canons” et le travail des historiens littéraires pour l’évaluation de ses créatures, a fait l’histoire de la littérature en réunissant les études des chefs-d’œuvres de manière chronologique. Les histoires de la littérature publiées après des années 1990 dépassent l’accumulation des études des Grands : des repères comme auteurs, courants littéraires, thèmes, genres et d'autres sont adoptés. Cette variété relative des références classificatoires permet d’annuler la hiérarchisation des oeuvres. L’histoire littéraire d’aujourd’hui annule aussi la frontière entre France et étranger, “vraie” et “fausse” littérature, production et réception. Elle fait des efforts, peut-être insuffisants mais indéniables, pour que l’horizon de l’histoire de la littérature française s’élargisse jusqu’à l’histoire littéraire de l’Europe et même du monde entier. Une autre ouverture s’effectue d’une part vers la paralittérature, longtemps exclue de la république des lettres, et d’autre part vers de nouveaux domaines : les écrits personnels et le statut des écrivains. L’histoire littéraire récente ne néglige plus les contextes culturels des textes littéraires : elle essaie d’expliquer la relation interdisciplinaire et inter-artistique. Elle manifeste aussi de l’intérêt pour les revues, journaux, éditions qui sont les intermédiaires de la production et de la réception littéraires.
키워드열기/닫기 버튼
Histoire de la littérature française, histoire littéraire ouverte, périodisation, paralittérature