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Michel Tremblay est peut-être un des auteurs québécois les plus connus dans le monde par ses « cycles » dramatiques et ses « chroniques » légendaires. Cependant parmi ses œuvres, les trois œuvres fantastiques (un recueil de contes et deux romans) semblent beaucoup moins connues : Contes pour buveurs attardés (1966), La Cité dans l’œuf (1969) et Le Trou dans le mur (2006). Au cours de la rédaction des deux premiers livres fantastiques, il a aussi publié son premier cycle dramatique intitulé Les Belles-Sœurs (1968), classé comme œuvre « réaliste ». C’est seulement en 2006 que Tremblay revient au genre fantastique avec Le Trou dans le mur. Plusieurs questions se posent dès lors : pour quelle raison l’auteur a-t-il décidé de revisiter ce genre ? dans quel but réemploie-t-il le personnage de son roman fantastique précédent ?S’appuyant sur la théorie fantastique de Todorov, cette recherche portera d’abord sur les traits fantastiques dans Le Trou dans le mur. Tout commence par la trouvaille d’une porte sur le mur d’un Monument-National par François Laplante qui s’inquiète de perdre le sens de la réalité. Il entre par cette porte et rencontre cinq fantômes qui se confessent devant lui. Malgré les circonstances irréelles de ce « purgatoire », les récits des fantômes sont « réalistes alors qu’eux-mêmes évolu[ent] dans un univers fantastique. » Dès lors commence l’inversion du monde. Le monde de François, que nous appellerons le « dehors » du mur, devient irréel en perdant littéralement ses couleurs. Le monde des fantômes, que nous appellerons le « dedans » du mur, est rempli par des épisodes réels. En outre, ce lieu « purgatoire » peut être lu comme une scène théâtrale où François devient le seul spectateur. Les cinq fantômes y confessent leur passée à François chacun son tour, et l’accomplissement de la confession les amène au paradis. Leurs actes de confession ressemblent au psychodrame au travers duquel les participants peuvent soulager leurs chagrins de vie et se guérir. Le paradis, la destination finale de ces fantômes, est un lieu de rencontre entre des personnages des différentes œuvres de Tremblay, et on pourrait le nommer « le monde de Tremblay ». Dans ce paradis enfin, les œuvres fantastiques de Tremblay, isolées longtemps de ses autres œuvres qui se lient intiment par de divers dispositifs littéraires, peuvent trouver leurs places pour coexister avec ses œuvres réalistes. Le Trou dans le mur nous permet ainsi de souligner une réelle intertextualité dans l’ensemble de son Œuvre.