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Marcel Proust avait un intérê̂t tout particulier sur la peinture. Ses divers textes sur les peintres, comme les poèmes dédiés à Van Dyck, Paulus Potter ou les essais sur Chardin, Rembrandt, Moreau, etc., écrits avant la rédaction de son roman monumental, À la recherche du temps perdu, le témoignent. La plupart de ces essais sur les peintres sont restés inachevés et ne sont pas publiés du vivant de l'auteur. Pourtant beaucoup d'idées sur la peinture et sur l'art en général exprimées dans ces essais seront reprises dans le roman à travers non seulement par le narrateur, mais aussi par divers personnages fictifs. Dans cette étude, nous nous intéressons tout particulièrement à deux peintres. Le premier est Jean-Baptiste Siméon Chardin, peintre français du XVIIIème siècle de la nature morte par excellence. Proust avait consacré un essai sur Chardin vers 1895 où le narrateur invite un jeune homme qui rê̂ve des palais à la Véronèse voir les tableaux humbles de Chardin. Cet homme découvre la beauté des choses quotidiennes, là où avant de voir les Chardin n'avait pas imaginer qu'il puisse y avoir de la beauté. Cette leçon de Chardin se voit transposer sur celle d'Elstir, peintre fictif qui initie le héros à l'art véritable. Or la leçon d'Elstir-Chardin est complétée par celle de Paul Véronèse, peintre de la Renaissance italienne qui est comme le symbole du luxe et de la volupté. Véronèse est évoquée par le héros lorsqu'il visite Venise, ville dont il avait rê̂vé depuis l'enfance et où “des œuvres d'art, des choses magnifiques, [...] sont chargées de nous donner les impressions familières de la vie.” Le héros apprend alors qu'“il peut y avoir de la beauté aussi bien que dans les choses les plus humbles, dans les plus précieuses.” S'ensuit alors une réflexion sur l'inutilié ou la sécheresse de certains tableaux qui ne cherchent à exprimer que les cô̂té misérables de Venise, parce que les autres peintres n'auraient mis l'accent que sur le faste et la magnificence de cette ville. Pour le héros, il s'agirait de faux réalisme. Ainsi nous avons étudié la technique à travers laquelle le romancier transpose ses idées sur la peinture dans le roman. C'est avec un succès merveilleux que Proust arrive à mélanger les aspects philosophiques, voire métaphysiques avec la fiction narrative. La grandeur de Proust en tant qu'écrivain réside donc non pas sur ses essais sur la peinture qu'il n'avait d'ailleurs pas eu le courage d'achever, mais sur la Recherche dont la forme n'est ni roman, ni essai, mais “une tierce forme” qui est les deux à la fois.