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Le mythe d'Orphée semble avoir préoccupé Jean Cocteau tout au long de sa carrière en tant que dramaturge, cinématographe, dessinateur et poète. II nous a laissé une pièce de théâtre, Orphée(1926), et deux films :Orphée(1950), et Le Testament d'Orphée (1960) dont les titres et les thématiques sont témoins de cette préoccupation à trente années d'intervalle. Le mythe orphique, venant de la Grèce antique, offre une gamme de thématiques assez vaste. Or, il nous paraît pertinent de faire ressortir le fait que la péripétie qui décrit le voyage fait par le protagoniste en direction du royaume de l'au-delà ou de la mort, en quête de la bien-aimée, semble constituer le noyau de la vision de ce mythe chez Cocteau. Pour ce dernier, Orphée est le poète par excellence, et ce sont ses dons poétiques qui lui ouvrent les portes de l'au-delà. Chez Cocteau, la conception du mythe d'Orphée est fortement empreinte de cet autre souci de devenir poète. La poésie et en même temps l'aspiration à être poète se trouvent effectivement à la base de la conception du mythe d'Orphée chez Cocteau. Tout en fournissant un terrain propice à l'élaboration de sa notion particulière de la poésie, ce mythe lui permet de la lier à la thématique de la mort. Or, le voyage entre l'ici-bas et l'au-delà nécessitait une passerelle, une sorte de charnière qui faciliterait le franchissement des frontières. Cocteau puise dans le vieux thème religieux de l'angélisme et crée alors le personnage de l'ange Heurtebise. Quoiqu'Heurtebise apparaisse d'abord dans un poème, il est vite ramené par Cocteau au centre de sa conception toute particulière du mythe orphique, C'est l'ange Heurtebise qui encourage Orphée à tenter la traversée des miroirs et qui lui sert de guide et d'ami une fois arrivé à l'autre bout. Le domaine de la mort ne fait qu'évoluer, se développer et mûrir à mesure que Cocteau crée de nouvelles oeuvres. Dans la pièce de théâtre, ce domaine a été plutôt laissé à l'imagination du spectateur. Mais le film Orphée visualise de manière détaillée la «zone» où le temps et l'espace s'annulent. Le Testament d'Orphée se passe uniquement dans cette zone et, mis à part quelques nouveaux personnages, Jean Cocteau n'y côtoie que les personnages morts de ses oeuvres antérieures. Il est intéressant de noter que ces trois étapes principales de l’itinéraire -à savoir le point de départ, le trajet et la destination- semblent se cristalliser dans trois personnages principaux: Orphee, l'Ange Heurtebise et la Princesse. Son dernier film, Le Testament d'Orphée constituera un épilogue puissant où Cocteau laissera tomber enfin le masque d'Orphée afin de se mêler pour la première fois, sous son propre nom, à toute l'intrigue, affichant par cet acte l'aspect personnel qui sous-tendait toute son élaboration du mythe. Cocteau en tant que poète se meut aisément dans le domaine de l'au-delà. La transposition y est complète. Cette figure orphique lui a permis, consciemment ou non, d'échafauder un système de mise en avant de sa figure jusqu'à l'auto-engendrement de son propre mythe. Ce dernier est érige selon une modalité à la fois religieuse et mythologique : religieuse par son vocabulaire qui permet de récupérer une certaine image du martyr christique; et mythologique par le réinvestissement du thème d'Orphée. La figure coctalienne s'est donc élaboré autour de celle de l'Orphée-Christ.


Le mythe d'Orphée semble avoir préoccupé Jean Cocteau tout au long de sa carrière en tant que dramaturge, cinématographe, dessinateur et poète. II nous a laissé une pièce de théâtre, Orphée(1926), et deux films :Orphée(1950), et Le Testament d'Orphée (1960) dont les titres et les thématiques sont témoins de cette préoccupation à trente années d'intervalle. Le mythe orphique, venant de la Grèce antique, offre une gamme de thématiques assez vaste. Or, il nous paraît pertinent de faire ressortir le fait que la péripétie qui décrit le voyage fait par le protagoniste en direction du royaume de l'au-delà ou de la mort, en quête de la bien-aimée, semble constituer le noyau de la vision de ce mythe chez Cocteau. Pour ce dernier, Orphée est le poète par excellence, et ce sont ses dons poétiques qui lui ouvrent les portes de l'au-delà. Chez Cocteau, la conception du mythe d'Orphée est fortement empreinte de cet autre souci de devenir poète. La poésie et en même temps l'aspiration à être poète se trouvent effectivement à la base de la conception du mythe d'Orphée chez Cocteau. Tout en fournissant un terrain propice à l'élaboration de sa notion particulière de la poésie, ce mythe lui permet de la lier à la thématique de la mort. Or, le voyage entre l'ici-bas et l'au-delà nécessitait une passerelle, une sorte de charnière qui faciliterait le franchissement des frontières. Cocteau puise dans le vieux thème religieux de l'angélisme et crée alors le personnage de l'ange Heurtebise. Quoiqu'Heurtebise apparaisse d'abord dans un poème, il est vite ramené par Cocteau au centre de sa conception toute particulière du mythe orphique, C'est l'ange Heurtebise qui encourage Orphée à tenter la traversée des miroirs et qui lui sert de guide et d'ami une fois arrivé à l'autre bout. Le domaine de la mort ne fait qu'évoluer, se développer et mûrir à mesure que Cocteau crée de nouvelles oeuvres. Dans la pièce de théâtre, ce domaine a été plutôt laissé à l'imagination du spectateur. Mais le film Orphée visualise de manière détaillée la «zone» où le temps et l'espace s'annulent. Le Testament d'Orphée se passe uniquement dans cette zone et, mis à part quelques nouveaux personnages, Jean Cocteau n'y côtoie que les personnages morts de ses oeuvres antérieures. Il est intéressant de noter que ces trois étapes principales de l’itinéraire -à savoir le point de départ, le trajet et la destination- semblent se cristalliser dans trois personnages principaux: Orphee, l'Ange Heurtebise et la Princesse. Son dernier film, Le Testament d'Orphée constituera un épilogue puissant où Cocteau laissera tomber enfin le masque d'Orphée afin de se mêler pour la première fois, sous son propre nom, à toute l'intrigue, affichant par cet acte l'aspect personnel qui sous-tendait toute son élaboration du mythe. Cocteau en tant que poète se meut aisément dans le domaine de l'au-delà. La transposition y est complète. Cette figure orphique lui a permis, consciemment ou non, d'échafauder un système de mise en avant de sa figure jusqu'à l'auto-engendrement de son propre mythe. Ce dernier est érige selon une modalité à la fois religieuse et mythologique : religieuse par son vocabulaire qui permet de récupérer une certaine image du martyr christique; et mythologique par le réinvestissement du thème d'Orphée. La figure coctalienne s'est donc élaboré autour de celle de l'Orphée-Christ.