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Jusqu’à présent, on a souvent estimé le fait qu’Apollinaire en tant que critique d’art, non pas en tant que poète, a fait part d'analyses intéressantes dans le domaine de la peinture, notamment concernant l’art moderne et l’art abstrait comme le cubisme. Mais son travail comme critique de sculpture est rarement pris en compte. Bien que la vision critique d'Apollinaire en matière de sculpture soit proche de sa vision de l'art dans son ensemble, nous allons nous concentrer sur cette première dans cet article. Il donne en premier lieu un regard très positif sur l’image conceptuelle et déformée d’Archipenko et de Duchamp-Villon qui sont des sculpteurs du cubisme. Ils sont des pionniers de la sculpture basée sur ‘la surprise’ et ‘l’inattendu’, ce qui est une étape du développement de ‘l’esprit nouveau' auquel il attribuait de l’importance. Apollinaire estime que ces nouveaux sculpteurs trouvent leur inspiration dans l'œuvre de François Rude. Il a vu la plasticité poétique que son œuvre véhicule par le prisme de la déformation de l'esprit de la sculpture contemporaine. Donc, comme critique de sculpture, il a réussi à redécouvrir François Rude qui n’avait pu qu'attirer l’attention à une époque où l'esprit moderne dominait. Puis Apollinaire place Auguste Rodin comme successeur de l’esthétique de Rude. Rodin est un sculpteur qui a dépassé les limites de la sculpture esthétique qui n’avais pas pu s’échapper de l’académisme, et c’est un précurseur qui a établi l’esthétique de la sculpture propre à elle-même. Apollinaire a réussi à discerner le fait que Rodin est une des raisons pour lesquelles les autres sculpteurs n'arrivent pas à faire de progrès et il recommande aux jeunes artistes de ne pas rester sous l'ombre de l'esthétique de Rodin et ensuite de le dépasser. Sa vision était alors particulièrement exacte et pénétrante. Apollinaire développe un intérêt particulier pour la nouveauté. C'est- à-dire dans l'esthétique que la sculpture seule peut avoir et les caractéristiques des œuvres plastiques de la sculpture moderne. Ceci apparait dans le concept du ‘tactilisme’ ou ‘d’art tactile’, ainsi que dans l’utilisation de matériaux différents pour stimuler la créativité des jeunes artistes. Il va jusqu'à proposer le concept de la ‘sculpture en rien, en vide’ qui n’a ni forme ni matière. Aussi, le point de vue d’Apollinaire qui porte de importance à la modernité et au nouvel esprit ne s’arrête pas seulement aux sculpteurs d’avant-garde. Sa critique est positive aussi pour les artistes de l’académisme. Apollinaire les soutient avec une verve particulière quand il trouve que les artistes académiques font un effort pour la créativité. Ces visions critiques, souples, sont les formes de critique d’Apollinaire et il valorise ‘la critique poétique’ qui fait primer la valeur de l'esprit, ainsi que ‘de la critique de journal’ qui soutient et fait découvrir des artistes créatifs tout en correspondant au courant moderne. Son point de vue a son importance non seulement en peinture, mais aussi par de nombreux textes qui prévoient l’avenir de la sculpture. Pourtant jusqu’à présent, nous n’avons pas porté grande attention à ses critiques de sculptures. Il est grand temps de considérer son apport en tant qu'authentique critique de sculpture. En faisant des recherches plus approfondies sur les textes de critiques d’Apollinaire portant sur la sculpture, on pense que de découvrir sa contribution au développement de la sculpture moderne pourra établir sa présence et son statut en tant que critique de sculpteur.
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Apollinaire, la sculpture, l'art nègre, François Rude, Rodin, Archipenko, Duchamp-Villon, Boccioni
