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Dans le premier recueil de poèmes de Mohammed Dib Ombre gardienne, publié en 1962, on peut trouver deux espaces remarquablement distinctifs. Le premier est un espace de la parole. Dans cet espace, la voix féminine se répand sans cesse sur 'la terre brûlée et noire' pour consoler les misères et les blessures amères des femmes. Sa parole, en parcourant les plaines, les montagnes et chaques huttes des femmes isolées, évoque le passé riche et caresse le présent, le temps des supplices. Elle aussi amène la lumière sur le paysage 'de sang, de vent, de silence' par son chant et solidarise les femmes comme 'Mère fraternelle' qui attendent la scène de naissance de la nouvelle Algérie. Ce qui est remarquable ici, c'est qu'elle ne parvient pas à affronter la réalité oppressive. Il n'y a pas d'opposition binaire comme 'soit... ou soit...'. La voix de la gardienne et sa parole font dépasser les conditions du faible et du vaincu par la disjonction inclusive pour restituer la temporalité qui fait l'Algérie comme un espace positif, illimité et inclusif. Le deuxième est celui de l'exil, c'est-à-dire Paris et la France. Le poète se blottit dans la région parisienne, dans le pays étranger, devenus pour lui un bloc silencieux et dépressif. Une vie d’amitiés et de solidarités s'est évanouie. Il erre toujours parce que "sa place, on ne l'a pas dans cette ville immense" et qu'il "souffre à hurler" et à "dire cette misère". Plus il se tait, plus il erre. Mais au bout d'errance sans déstination, il "avance dans la nuit", "regarde le vert mystère" de la ville, et enfin il peut "aller devant soi" pour "traverser la ville et l'aube à l'abandon". Pour lui, Paris n'apparaît pas seulement comme un lieu hostile et conflictuel. A travers son errance, le poète découvre le fait que Paris le console et cela lui donne la possibilité de réconciliation et de rétablissement. Cette fois-ci, pour Mohammed Dib, l'espace de l'exil ne reste ni un endroit où on se sent prisonnier ni un champs de lutte pour remporter la victoire. Il arrive à discerner le paysage de la réalité de l'enfer intime pour surmonter la dichotomie de la présence/l'idéal, de la tranquillité/l'errance et du désordre/l'équilibre d'identité. Le pays étranger et hostile où le poète s'est crevé à errer gagne le pouvoir de synthèse. C'est parce que le poète peut voir la réalité telle qu'elle est et qu'il retouve son identité quelle que soit la situation de l'exil. Par conséquent, l'espace de l'exil est devenu celui de disjonction mais en même temps d'inclusion. La dernière partie du recueil est consacrée à l'ovation au jeune poète. Il part en voyage qui n'est rien qu'un 'tour de beauté'. Certes, on peut trouver un schéma narratif qui s'oriente vers le rétablissement après une vie opprimée et exilée. En ce qui concerne ce schéma, ce n'est pas seulement pour résister à l'administration coloniale et pour prédire la victoire de l'Algérie mais en plus se confier à soi-même et aux lecteurs son aspiration littéraire vers l'abîme où les paroles jettent ses passerelles. Il est évident qu'on doit juxtaposer d'écriture face au défi de la réalité historique et politique chez Mohammed Dib. On va poursuivre les études pour trouver l'ambivalence de la relation entre l'écriture et la réalité dans ses oeuvres poétiques suivantes.