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Cet article vise à éclairer la question de la violence et de l'éthique àpartir des analyses de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, intitulée Incendies. On constate que dans oeuvre, on vit une situation de violence permanente, parce que là où se déroule une des actions principales, on est en guerre, "cette guerre de cent ans" qui remonte à l'origine. Or une des scènes les plus épouvantables de la violence dans cette pièce de théâtre est celle dans laquelle Nawal, héroïne principale de la pièce, est violée dans une prison par un redoutable bourreau appelé Abou Tarek, avéré plus tard son fils perdu. Dans cet article, nous nous sommes interrogé tout particulièrement sur la question de savoir dans quelle mesure le mythe d'OEdipe remanié sous la plume de Mouawad contribue à mettre fin au cercle vicieux de la violence commise à l'échelle communautaire. Notre idée est que dans le cadre de cette pièce de théâtre, le mythe est àexplorer non seulement d'un point de vue privé mais également dans une perspective communautaire. Comme on le sait, Incendies met en scène les deux communautés culturelles qui sont en perpétuel conflit pour une raison quelconque. Elles sont toutes deux intransigeantes sur leurs positions. Elles entretiennent là l'une avec l'autre une relation qui correspond à ce que Lotman appelle "enantiomorphic pairings". D'où la violence perpetuelle. Dans ces conditions, est-il possible de partir à la recherche d'un sens commun, voire universel? En nous réclamant d'Alain Badiou qui reconnaît la possibilité d'une universalité singulière dans le geste de double négation de Saint Paul, nous avons essayé de montrer comment un interprète-voyageur qui traverse sans cesse la frontière entre les deux sémiosphères en perpétuel conflit va devenir un sujet éthique en surmontant les limites du communautarisme.