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Le septième roman des Rougon-Macquart, L'Assommoir, se vendit bien. Devenu le chef de file de l'école dite naturaliste, Zola était maintenant richeet célèbre. Pourtant, ce roman fut vilipendé aussi bien à droite qu'à gauche. La droite le fustigea pour ses "obscénités" et ses "ordures", alors que lagauche y vit un mépris du peuple. Zola répliqua qu'il avait montré le peupletel qu'il était : il ne le dépeignait ni avec outrance ni avec dédain. En fait,L'Assommoir était le premier roman à mettre en avant, et sans fards, la vieréelle des petites gens de France. Dans cet ouvrage pionnier, Gervaise se trouve au centre de l'action. Sonobjectif dans la vie est de s'atteler à la besogne étant jeune, puis, une foisvieille, de se retirer à la campagne. Son "idéal", dit-elle, est "de travaillertranquille, de manger toujours du pain, d'avoir un trou un peu propre pourdormir". "Après avoir bien trimé" toute sa vie, elle aspire à mourir dans sonlit, chez elle. Toutefois, ce rêve bien simple ne se réalisera pas : Gervaisemourra de faim dans “une niche”. Adolescente, à Plassans, elle s'évade de la maison parentale parce queson père la bat et elle arrive à Paris avec Lantier et ses deux enfants. Ellechangera plusieurs fois de domiciles : l'hôtel Montmartre, l'hôtel Boncoeur,l'appartement de la rue Neuve de la Goutte-d'Or, sa blanchisserie de la ruede la Goutte-d'Or et l'appartement au 6e étage du même immeuble. Mais sadernière demeure, c'est “une niche”, sous l'escalier, du même étage. La location de ce commerce et l'installation dans l'arrière-boutiqueconstituent le point d'orgue du destin de Gervaise. Cet espace triomphal estcependant peu à peu investi par Lantier le profiteur : la vie de Gervaisecommence à péricliter. La famille se retrouve confinée plus haut, dans un logement sordide. Elle en est finalement expulsée, et c'est "dans une niche",qu'elle sera retrouvée morte, privée de tout espace. Dans le roman, le sort de Gervaise côtoie celui des ouvriers de laGoutte-d'Or dilapidant leur maigre fortune dans ces "assommoirs" où leurest servi un alcool de piètre qualité. Prisonniers à perpétuité d'une existencefuneste, c'est en ces lieux illusoires qu'ils tentent de se réapproprier unespace enfin vivable, avant de s'en retourner chez eux battre femme etenfants. Vivotant dans les marges d'un Paris haussmannien dont Zola décritparfaitement l'avènement, ces prolétaires sont le symbole et les victimes dupouvoir de dépossession de la Modernité et et de l'industrialisation enmarche.