Les hommes de la Révolution française qui s'intéressaient au sort des femmes furent peu nombreux. S'ils modifièrent de façon décisive leur statut juridique, ils furent beaucoup moins préoccupés de leurs droits civiques et des conditions de l'égalité des sexes. Pour leur grande majorité, à la suite de J.-J. Rousseau, la femme devait se borner au gouvernement domestique, ne point se mêler du dehors, se tenir enfermée chez elle. Les partisans de l'égalité des sexes, fussent-ils présidés par Condorcet, n'ont ni le poids ni le nombre de leurs adversaires. La définition de l'humanité servit justement de point de départ aux écrits féministes de Condorcet et de Guyomar. Pour ôter aux femmes l'exercice de leurs droits naturels, il faudrait d'abord prouver qu'elles n'appartiennent pas au genre humain. Condorcet qui, dès 1787, avait défendu le droit politique des femmes, dénonça leur exclusion comme une violation des principes mêmes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Le choix de Guyomar fut le même que celui de Condorcet: chaque individu a le droit de participer à la confection des lois communes et la moitié de la société n'a pas celui de priver l'autre moitié du droit imprescriptible d'émettre son avis. Quelles que soient les nuances qui les distinguent, des hommes comme Condorcet, Guyomar ne montrèrent aucune crainte de l'autre sexe. Parallèlement à des incontestables progrès juridiques, on pouvait constater une timide avancée des femmes sur le terrain politique. Mais il faudra aux femmes attendre plus de cent cinquante ans pour devenir des citoyennes à part entière.

Les hommes de la Révolution française qui s'intéressaient au sort des femmes furent peu nombreux. S'ils modifièrent de façon décisive leur statut juridique, ils furent beaucoup moins préoccupés de leurs droits civiques et des conditions de l'égalité des sexes. Pour leur grande majorité, à la suite de J.-J. Rousseau, la femme devait se borner au gouvernement domestique, ne point se mêler du dehors, se tenir enfermée chez elle. Les partisans de l'égalité des sexes, fussent-ils présidés par Condorcet, n'ont ni le poids ni le nombre de leurs adversaires. La définition de l'humanité servit justement de point de départ aux écrits féministes de Condorcet et de Guyomar. Pour ôter aux femmes l'exercice de leurs droits naturels, il faudrait d'abord prouver qu'elles n'appartiennent pas au genre humain. Condorcet qui, dès 1787, avait défendu le droit politique des femmes, dénonça leur exclusion comme une violation des principes mêmes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Le choix de Guyomar fut le même que celui de Condorcet: chaque individu a le droit de participer à la confection des lois communes et la moitié de la société n'a pas celui de priver l'autre moitié du droit imprescriptible d'émettre son avis. Quelles que soient les nuances qui les distinguent, des hommes comme Condorcet, Guyomar ne montrèrent aucune crainte de l'autre sexe. Parallèlement à des incontestables progrès juridiques, on pouvait constater une timide avancée des femmes sur le terrain politique. Mais il faudra aux femmes attendre plus de cent cinquante ans pour devenir des citoyennes à part entière.

, , , , , , ,

Révolution française, Condorcet, Guyomar, points de vues féministes, droits des femmes, l'instruction des femmes, égalité des sexes